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4G

Où en sont les opérateurs ?

Après SFR et Orange, c’est au tour de Bouygues Télécom de lancer officiellement ce 1er octobre son réseau 4G. Avec une promesse : une couverture nettement plus étendue que celles de ses concurrents. Mais faut-il pour autant craquer pour la 4G ?

La guerre aura bien lieu. Orange, SFR et Bouygues Télécom se lancent dans une bataille sans merci pour convaincre les possesseurs de smartphone que leur réseau est le meilleur et qu’il est temps de passer à la 4G. Voici 4 questions à se poser pour démêler le vrai du faux.

La 4G, pour quoi faire ?

La 4G apporte avant tout un débit descendant plus élevé, de l’ordre de 115 mégabits par seconde (Mbits/s), contre 42 Mbits/s pour le H+ ou Dual Carrier. Le débit montant (utile pour envoyer des photos ou des vidéos, par exemple) atteint quant à lui 40 Mbits/s contre 23 Mbits/s. Mais ces valeurs ne sont que des maximums théoriques et varient considérablement en fonction de la distance par rapport à l’antenne (plus on en est proche, plus le débit est élevé) et le nombre d’utilisateurs connectés en simultané, la bande passante étant partagée entre les utilisateurs. « Nos simulations et nos calculs montrent qu’en moyenne, dans des conditions normales de charge, les utilisateurs devraient bénéficier d’environ 12 à 15 Mbits/s en réception pour 20 MHz de bande. Mais ce n’est qu’une moyenne avec de possibles fortes disparités », précise Marceau Coupechoux, enseignant-chercheur au département Informatique et Réseaux de l’école Télécom ParisTech. Autre point important : plus le nombre de clients 4G sera important et plus le débit de chacun d’entre eux risque de diminuer. Les opérateurs devront alors renforcer leur réseau (en ajoutant des antennes, par exemple) pour continuer à offrir des débits satisfaisants.

Pour autant, la 4G permet réellement d’aller plus vite que la 3G. Avec elle, télécharger un album de musique ne prend que quelques secondes, lancer une vidéo en haute définition se fait sans attendre et les cartes Maps s’affichent presque instantanément… La 4G offre par ailleurs une meilleure réactivité (le « ping ») qui permet de jouer à des jeux en ligne sur son mobile. Elle facilite enfin l’utilisation du cloud qui permet de sauvegarder photos et vidéos sur un serveur Internet et de les rendre accessibles rapidement depuis n’importe quel autre appareil connecté.

De quoi ai-je besoin pour en profiter ?

Pour bénéficier de la 4G, il vous faut :

  • Un smartphone compatible 4G. Il existe une vingtaine de modèles 4G pour le moment, mais d’ici quelques mois, tous les nouveaux modèles seront compatibles, y compris les modèles d’entrée de gamme.

  • Un forfait 4G. Les opérateurs ne permettent d’accéder à la 4G qu’à leurs clients ayant souscrit un forfait spécifique. Pour l’instant, ni les opérateurs virtuels ni les marques low cost des opérateurs (Sosh, B&You et Red de SFR) ne proposent la 4G. Il faut donc compter au minimum 30 € par mois.

  • Se trouver dans une zone couverte. Au 1er octobre, Bouygues Télécom promet de couvrir 63 % de la population en 4G grâce à la possibilité accordée par l’Arcep de réattribuer d’anciennes fréquences, et donc de réutiliser des antennes existantes. Orange et SFR, de leur côté, promettent de couvrir 40 % de la population à la fin de l’année. Mais le plus important, c’est que l’endroit où vous vous trouvez le plus souvent soit couvert. Chaque opérateur met à la disposition de ses clients des cartes plus ou moins précises.

Existe-t-il des différences de qualité entre les réseaux ?

Bouygues Télécom dispose d’un net avantage en termes de couverture sur ses concurrents. Néanmoins, cette avance n’est que provisoire. Les écarts se réduiront dans les mois qui viennent. Quant à Orange, il affirme disposer de la meilleure qualité de réseau, notamment grâce aux performances des fréquences que lui a attribué l’Arcep. D’après Marceau Coupechoux, le fait d’avoir obtenu 20 Mhz de largeur de bande en duplex, soit le maximum prévu par la norme, devrait en effet permettre à Orange de bénéficier de meilleurs débits « pics » que Bouygues et SFR, avec leurs 15 Mhz. Mais encore faut-il pour cela que l’utilisateur dispose d’un smartphone 4G de catégorie 4. Or, ces téléphones sont encore très rares et la plupart des appareils du moment (y compris le Samsung S4 ou l’iPhone 5), sont de catégorie 3. Autrement dit, ils peuvent recevoir à 100 Mbps et émettre à 50 Mbps.

Mais la qualité du réseau dépend aussi de nombreux autres facteurs, tels que les bandes de fréquences utilisées (800, 1 800 ou 2 600 Mhz), du nombre et de la densité des antennes, des algorithmes de gestion des ressources radio mis en place par l’opérateur, des capacités de traitement du signal mises en place, du cœur de réseau, etc. Les opérateurs peuvent également, s’ils le souhaitent, généraliser la technologie MIMO qui permet, en implantant 2 ou 4 antennes au même endroit, d’augmenter les débits à proximité de l’antenne et de renforcer le signal lorsqu’on en est plus éloigné.

En fait, il est difficile à l’heure actuelle de dire qui des 3 opérateurs possède le meilleur réseau, si ce n’est en procédant à des mesures sur le terrain. L’Arcep a bien imposé aux opérateurs des obligations en matière de couverture et de qualité de service, mais ces obligations ne seront à remplir qu’en 2015.

Les prix sont-ils amenés à évoluer ?

Les forfaits proposés actuellement par les opérateurs sont pour la plupart des offres promotionnelles destinées à compenser la faible couverture et à inciter les premiers utilisateurs à souscrire. Les opérateurs annoncent d’ores et déjà que certains de leurs tarifs augmenteront au début 2014. Ils risquent d’être revus à la baisse dès que Free lancera ses offres (pas de date prévue pour le moment).

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